Conflit & paradoxe
Je vis dans le paradoxe, ce qui signifie que mes actes ne sont pas toujours cohérents avec mes attitudes... A quel sujet, me demandez-vous ? Et bien à propos de la viande. J'aime la viande, la charcuterie, tout en ne supportant pas l'idée que l'on puisse tuer des animaux pour les manger. Rien que d'y penser, cela me rend malade et les larmes peuvent me monter aux yeux. Cependant, lorsqu'un bon bout de viande en sauce arrive dans mon assiette, je salive et apprécie le morceau ! C'est difficile et assez schizophrénant, d'autant plus que j'y suis de plus en plus sensible et y pense assez très fréquemment. Lorsque je croise un camion de transport de bêtes, cela me rend malade et me déprime pour un petit moment, car je réalise que ces pauvres bêtes n'ont plus que quelques instants à vivre puisqu'elles se rendent à l'abattoir... Mais non, c'est la transhumance ! ... Ne dites pas n'importe quoi, je sais qu'elles partent à l'abattoir. Depuis quelques temps, j'ai beaucoup de mal à manger la viande que j'achète - mon carnivore de copain est ravi de manger ma part - car j'ai du mal à la mâcher. Pourquoi ? Car j'ai vu cette viande crue et l'odeur de la cuisson me dégoûte... Mais j'apprécie énormément la viande en sauce, la charcuterie (pauvres cochons), le foie gras (pauvres canards). Certaines personnes sont complètement insensibles à tout cela. Or, je ne cesse de penser que l'animal est un être vivant, doué d'une intelligence certaine, un être qui peut ressentir des émotions telles que la peur ou même l'amour (attendez, ne vous emballez pas : je parle d'affection). Ma chienne est adorable, elle aime ses deux maîtres, et je n'imagine pas manger un chien un jour ! Cependant, quelle réelle différence entre un chien, un veau et un mouton ? Notre animal de compagnie serait capable de ressentir de l'affection pour ses maîtres pendant que veaux, vaches, cochons seraient dénués d'intelligence et ne ressentiraient aucune émotion ? Ces animaux ne sont-ils que des machines, dixit Pavlov ? Quand on les frappe, ils ne couinent pas, ils grincent, comme si l'on donnait un coup de pied à une machine ? Certainement pas ! Nous sommes des monstres par nature, puisqu'obligés d'assimiler notre dose de protéine quotidienne. C'est la nature, la chaîne alimentaire... Et bien non, ces explications ne suffisent pas à me déculpabiliser. Lorsque je vois un animal malheureux, cela me rend malade et encore plus de m'imaginer le manger... Qu'y puis-je ?
Quoi qu'on en dise, j'aime les animaux mais je les mange...